Nombreux sont les ouvrages qui, depuis quelques années, nous introduisent à l’univers aussi riche que méconnu de la tradition amérindienne. Cela n’est certes pas étranger à l’évolution de nos propres préoccupations ; notre intérêt pour une spiritualité plus globale, associé à un souci environnemental ont, tout à coup, mis en évidence la culture et la sagesse amérindienne. Nous réalisons, un peu inopinément, que ce que nous cherchions à instaurer comme nouvelle spiritualité ou comme nouvelle approche avec l’environnement, trouvait ses sources dans l’héritage amérindien.
Il n’en fallait pas plus pour que tout ce qui touche, de près ou de loin, à l’interrelation existant entre tous les éléments de la nature et de l’univers, mais aussi à l’interrelation entre chaque être humain et ce même univers, inspire chacun d’entre nous qui souhaitons assumer autrement sa nature humaine.
Mais, tant de choses furent dites et écrites, parfois erronées, qu’une fois encore on nous a obligé à emprunter les chemins de travers, alors que la tradition amérindienne est pourtant quelque chose que nous pouvons tous comprendre ; mieux, que nous pouvons tous appliquer dans notre quotidien.
Voici les 7 fondements de cette tradition qui, étrangement – c’est probablement ce qui lui donne toute son intensité – sont toujours d’actualité dans notre vie moderne. Il est bon de se les rappeler.
1 L’AIR
L’air, aussi appelé le souffle ou le vent, est sans conteste le premier fondement de cette tradition. Non seulement l’air est partout autour de nous, mais, sans lui il n’y a pas de vie possible. C’est notre premier lien avec l’univers, et c’est le dernier à s’éteindre au moment de notre mort terrestre ; à notre dernier souffle, notre esprit s’envole.
Pour les amérindiens, c’est là, la meilleure preuve que nous sommes une partie, si petite soit elle, de cette chose vivante qu’on appelle l’univers.
2 LES ESPRITS
Rien ne se perd, rien ne se crée, et c’est la raison pour laquelle les amérindiens croient tant aux esprits des ancêtres qu’ils considèrent, ni plus ni moins, comme étant la semence de notre propre chair. Il importe peu qu’on ne sache pas exactement qui ils sont, d’où et comment ils viennent, ou comment nous les rencontrons ou les ressentons. Ce qui importe c’est, qu’aujourd’hui, ils nous font ressentir leur présence et qu’ils nous guident vers le chemin à suivre. Croire en eux, c’est croire en nous.
3 LES POINTS CARDINAUX
Les points cardinaux – nord, sud, est, ouest – de même que le haut et le bas, sont autant d’enseignements pour le chemin que nous avons à suivre et les directions que nous avons à emprunter. Les phases du soleil et de la lune et la direction des vents y sont aussi associées. C’est à partir des points cardinaux, des références qu’on y attache, que s’organisent les cérémonies et les rituels qui sont au coeur de la culture et de la tradition.
4 LA TERRE
Dans la tradition amérindienne, nous ne faisons qu’emprunter la terre où nous vivons, laquelle n’appartient de droit qu’au Créateur, appelé Manitou, Grand Manitou ou Grand Esprit. De là, d’ailleurs, l’importance de bien l’entretenir, afin de la remettre, en bon état, aux générations à venir, de façon à ce qu’elles aussi puissent en profiter et la remettre ensuite aux générations qui suivront. Les amérindiens l’appellent la Terre Mère, car elle est la Mère de tout ce qui vit sur la terre.
5 LE CYCLE
Dans la tradition amérindienne, tout est lié de façon circulaire et/ou cyclique ; de là, d’ailleurs, le fameux mandala de la vie. Du moment de notre naissance, à celui de notre mort, nous ne faisons qu’accomplir un parcours qui nous ramène à notre point de départ (de là aussi la notion de l’esprit des anciens qui nous rejoint).
La vie, dans la tradition amérindienne, est tributaire du Cercle sacré de la vie, dont elle n’est qu’un élément ; il faut y ajouter la forme et le mouvement de la terre, du soleil, de la lune et autres planètes. Sans compter que tout ce qui est significatif est aussi cyclique ; les jours et les nuits se succèdent, les saisons se suivent et reviennent invariablement, les oiseaux migrent, les poissons fraient ; l’homme n’échappe pas à cette règle : il vit et meurt, et revient en esprit auprès des siens.
6 LA PRIÈRE
Les prières amérindiennes sont aussi courtes que simples et elles n’ont pas pour but l’obtention de choses matérielles, de biens, ou même d’un nouvel amour, mais, simplement une bonne santé, une bonne vie. Plus encore, dans cette tradition, on prie d’abord pour les autres, ensuite seulement on prie pour soi ; voilà qui est révélateur de l’interrelation entre les hommes.
D’ailleurs, quiconque enfreint ces règles simples, selon cette même tradition, ne trouve que la mort et l’errance dans un monde vide et stérile, et ce, jusqu’à ce que quelqu’un prie pour lui et sauve son âme.
7 LE NOM
Vous ne trouverez pas de Sophie, Jordan, Kevin, Anne, ou autre nom subitement devenu à la mode, car les amérindiens ne prennent pas les noms à la légère. Il leur est habituellement donné en l’honneur d’un parent ou d’un ami récemment disparu, d’un rêve ou d’une vision, d’une expérience de guerre ou encore par un homme-médecine un chaman ou après une maladie. À l’âge de la puberté, ils s’isolent généralement pour une période de trois à sept jours, sans nourriture et sans eaux afin de découvrir quel sera leur nom d’adulte (la quête de vision). Tout cela, parce que le nom, selon cette tradition, leur permettra de trouver leur propre chemin.