Après l’agitation des médias et le déluge verbal des faits, des recherches, des explications qui n’en sont pas, le silence seul peut nous mettre au centre de nous même. Le silence qui est avant l’émotion, avant le sens ou le non sens, avant toute réaction. Au plus profond de l’océan, aucune tempête ne se manifeste.
Dans ce silence, j’entends les mots que me disait un jour don Miguel Ruiz: « Les pires ennemis de l’homme sont la peur et l’ignorance ». Ils prennent tous leur sens aujourd’hui. »
L’ignorance est l’éloignement de la seule vérité qui existe: l’amour. L’ignorance est de s’attacher à une forme spécifique de croyance; on lui donne raison qu’elle soit issue d’un livre saint ou de ce que l’on entend autour de soi. L’ignorance est de se croire autre chose que bonté, beauté, sagesse. L’ignorance est de laisser la séparation s’immiscer dans l’Unité qui nous relie dans le cercle de la vie. L’ignorance tue.
La peur nous guette aussi devant l’ignorance qui tue. Mais la seule réponse qui puisse déflecter la peur est la confiance en la vie qui continue, la faculté de reprendre chaque jour contact avec la conscience de notre unité; c’est ce que l’on voit dans la solidarité qui fut manifestée. Et si l’on veut se délivrer du mal, que cela soit fait dans la paix des profondeurs de notre vraie nature. Répondre avec justesse mais sans haine.
Envoyer de la lumière et de l’amour à ceux qui souffrent en étant victimes objectives, les morts, les blessés, leur famille et amis, tous ceux qui ont survécu, mais aussi à ceux qui en sont la cause et qui vivent l’enfer intérieur du lavage de cerveau, de l’éradication du cœur, du néant sans amour: une pratique quotidienne pour transformer la peur en conscience.
Que nous vivions ensemble cette pratique de l’amour.
11/11/2001